Façade décor Plein Soleil

Appendre à nager à tous les enfants, telle était l’ambition du Gouvernement français en 1969, lorsqu’il a lancé le programme 1000 piscines. Pour atteindre cet objectif, plusieurs concours de conception-construction ont été lancés avec un cahier des charges très précis… Le modèle Plein Soleil lauréat 1971, caractérisé par ses fenêtres en hublot et son toit ouvrant, a complété les deux premiers types de piscines, Tournesol et Caneton, lauréat en 1969. Aujourd’hui ces piscines, quasi cinquantenaires, sont rénovées. Ainsi celle de Bourg-en-Bresse dans l’Ain, datant de 1974, bénéficie après rénovation d’ une magnifique façade décorée à l’aide de panneaux Rockpanel de couleur grise et or. Ce nouveau design est le fruit de la réflexion du cabinet Lipstick Architecture.

Ce dernier, tout en conservant le caractère spécifique de ce bâtiment, notamment les hublots, l’a totalement repensé : restructuration des espaces vestiaires, reprise de la halle intérieure, bassin, aménagement extérieur (plage), création de locaux dédiés au personnel avec une extension côté voirie, nouveau hall d’entrée avec auvent... Sans oublier l’enveloppe : « La réflexion a bien sûr porté sur la rénovation énergétique. D’où le travail sur les façades », résume Lucie Verniaut et Sandrine Gonon, architectes associées Lispstick Architecture.

Nouvelle volumétrie

De fait, ce travail sur l’enveloppe – mise en œuvre d’un complexe d’isolation thermique par l’extérieur performant de type façade ventilée, avec isolation en laine de roche et panneaux de façade Rockpanel et nouvelle couverture – modifie en le modernisant le projet d’origine. Comme la toiture mobile ne fonctionnait plus et que l’étanchéité était en mauvais état, les deux architectes conçoivent une nouvelle couverture, ce qui a un impact sur le projet de façade : « Nous avons procédé à des renforcements de structure pour soutenir le nouveau complexe d’étanchéité avec son isolation, ce qui nous a obligés à rehausser tous les acrotères, d’où des problématiques de garde-corps. Nous avons joué avec cela et en avons profité pour créer des obliques sur la partie supérieure de la façade, au-dessus des façades rideaux vitrées. » L’occasion de redynamiser l'écriture architecturale de l’ouvrage : « Ce jeu sur les obliques a redéfini le volume, lui a donné de la visibilité en le rehaussant et a renforcé son caractère d’établissement public. »

Frise décorative et soleil gravé

Cette nouvelle géométrie, dynamique, est apportée par les panneaux de façade Rockpanel déclinés en gris et or. Lesquels, telle une frise décorative, sont perforés en partie haute. Fixé à la structure du bâtiment, le dispositif, outre sa fonction de décor, fait aussi office de protections collectives. En effet, constitués principalement de roche, les panneaux Rockpanel s’avèrent donc très résistants. Cela dit, les

architectes Lucie Verniaut et Sandrine Gonon sont allées encore plus loin en jouant sur les couleurs et en intégrant une gravure sur certains des panneaux : « Nous avons réutilisé le logo de l’époque de la construction, qui représente un nageur dans un soleil et l’avons fait graver sur les panneaux du parking et de la façade nord. » De même, le choix des panneaux de couleur or est un petit clin d’œil au nom de la piscine. « Initialement, nous avions présenté une façade entièrement recouverte d’un bardage couleur or, que le client a refusée. » Les architectes ont donc décidé de les associer à des panneaux de couleur grise. Ce qui a permis à la communauté de communes de donner de la visibilité au nom de la piscine et à son logo : « A dominante rouge, celui-ci se détache bien sur la façade grise », concluent les architectes.

Lucie Verniaut et Sandrine Gonon, Lipstick Architecture

« Nous avons sélectionné les panneaux Rockpanel en raison de la couleur or que nous n’avons trouvé nulle part ailleurs et parce qu’il était possible de les perforer, tout en apportant à la façade un caractère homogène. L’avantage de ces panneaux est qu’ils conservent leurs propriétés malgré les perforations. Il n’est pas nécessaire, comme avec des cassettes métalliques, de passer une couche de protection dans l’épaisseur des trous. Avec eux, nous avons aussi pu optimiser les coûts, notamment en standardisant au maximum la perforation. »